Quatrième


Roman OPALKA


Une œuvre à l’infini

OPALKA_1965-photographie 3172927_autoportrait
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Identité

Prénom / nom :

Roman Opalka

Spécialité

Opalka fait de la peinture, de la photographie et des enregistrements sonores.

Date de naissance et de décès :

Cet artiste d’origine polonaise est né dans la Somme en 1931 mort le 6 août 2011 en Italie.

Siècle : XXème siècle

Parcours

Études

Il est diplômé de l’Académie des Beaux-arts de Varsovie et professeur d’Art à la Maison de la culture de Varsovie (1958-1960).

Périodes de travail :

– A partir de 1965, Opalka décide de peindre sur des toiles noires la suite des nombres de un à l’infini en blanc avec un pinceau n°O sur des toiles de 196 x 135 cm. Il intitule ses toiles Détail.
– A partir de 1972, il ajoute à chaque fond d’une nouvelle toile 1% de blanc, si bien que les nombres se fondent progressivement dans le support sur lequel ils sont inscrits.
– Il enregistre quotidiennement le son de sa voix prononçant les nombres qu’il est en train de peindre.
– Enfin, il termine chaque séance de travail en réalisant son autoportrait photographique.
Le tout de manière répétitive et systématique.
ScreenClip

Grandes caractéristiques / but

L’œuvre de Roman Opalka matérialise le temps qui passe, à travers ses autoportraits, une suite de nombres peints à l’infini, et ses enregistrements de sa voix changeant sensiblement au fil des années. Les autoportraits qu’il réalise après chaque toile peinte, montrent le blanchiment de ses cheveux, et les signes de vieillesse. Le fait que ses toiles et ses photographies soient en noir et blanc et systématiquement réalisés dans les mêmes conditions enlève tout détail superflu, toute anecdote reproduisant : toujours le même cadrage, la même lumière, le même point de vue frontal, le même processus… Renouvelant sans cesse le même dispositif, Opalka fait de sa vie une œuvre.
opalka-1972-varsovie
Roman Opalka se photographiant dans son atelier
« Ma position fondamentale, programme de toute ma vie, se traduit dans un processus de travail enregistrant une progression qui est à la fois un document sur le temps et sa définition ». Roman Opalka.
Le dialogue permanent avec le temps qui passe, la progression de l’usure, la vieillesse est un face à face avec la mort incontournable.
Pour n’en conserver que l’essentiel, son œuvre matérialise la durée même de sa propre vie.
Ici le temps qui passe n’est pas réglé par l’horloge mais l’acte de peindre, la pulsation du geste répété sur la toile. C’est une œuvre méditative sur l’œuvre elle-même et sur le temps.







  1. On Kawara

 
Né en 1932 à Kariya (Japon)
DÉCÉDÉ EN 2014 à New York (État de new yorK, États-Unis)
On Kawara est considéré aujourd’hui comme l’un des acteurs principaux de l’art conceptuel avec la série des Date Paintings amorcée en 1966. Depuis le milieu des années 1960, l’œuvre d’On Kawara repose en grande partie sur les données biographiques de son expérience de l’espace-temps.
De 1952 à 1959, On Kawara a peint des œuvres de facture très graphique, dans un style apparenté au Surréalisme. Toutes ses œuvres de jeunesse de l’époque, alors qu’il vit encore au Japon, sont figuratives. Marqué par la tragédie des bombardements nucléaires dans son pays, On Kawara réalise en 1955-56 un ensemble de dessins, conçus au départ pour former un livre et qui devait constituer la première partie d’un ensemble inachevé de Portraits de Japonais. L’artiste va en tirer un port-folio de 30 gravures, publié en 1995.
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Appartenant aux Dates Paintings qui composent Today Series [Série Aujourd’hui], les peintures 3 mai 2000, 10 mai 2000 et 17 mai 2000 d’On Kawara, obéissent au protocole inflexible que s’est donné l’artiste pour les réaliser :
Il trace à la main et à la peinture blanche sur la surface mate parfaitement monochrome de la toile, les chiffres et lettres de la date à laquelle il réalise ce tableau, dans la langue du pays où il se trouve, en l’occurrence ici le français. La règle de cette série évolutive Today veut que tout tableau commencé et non terminé dans la journée soit invariablement détruit.
Chaque peinture sur toile est tendue sur un châssis de bois de 4,3 cm d’épaisseur. Elle est conservée dans un emboîtage cartonné, dont la face intérieure du couvercle est habillée d’une coupure de journal datée du même jour que la toile. La peinture est montrée au mur au dessus d'une vitrine qui contient la boîte.
Réalisées lors d’un séjour de l’artiste en France, les œuvres montrent des coupures de presse qui concernent le sport et la culture, notamment le Festival de Cannes, mais aussi la guerre en Tchétchénie, illustrant leur capacité à englober la totalité des choses à un moment donné, d’une actualité la plus festive à la plus dramatique. Pour autant, le sujet unique du tableau est sa propre date, qu’il porte en son centre, et qui énonce son « présent » – renvoyant toujours à un temps déjà passé –, qui affirme sa présence.
Par leur mode de réalisation, systématisé et codifié, leur dimension autoréférentielle (générée par sa propre définition, chaque pièce montre ce qu’elle est) et leur caractère de constat (la date et la présence de l’œuvre sont garanties par des faits), ces peintures sont exemplaires de l’art conceptuel d’On Kawara. Au-delà de cette évidence énonciative, les Dates Paintings affirment une forte dimension plastique (couleurs peintes à la main, dimensions spécifiques et fragilité des toiles, épaisseur des tranches peintes…) et une symbolique rejoignant la tradition des Vanités.













Marina Abramović:




Marina Abramović: The Artist is Present
de Matthew Akers
E.-U., 2012, 106 min, coul., vostf.
Depuis le début de sa carrière à Belgrade dans les années 70, Marina Abramović est une pionnière en matière de performance artistique. Connue pour ses mises en scène convoquant fréquemment la nudité et la privation comme modes d’expression corporelle dans lesquelles le corps est à la fois son sujet et son instrument, elle est l’une des rares artistes de sa génération à être encore active dans ce domaine.
La rétrospective “Marina Abramović: The Artist is Present“, qui s’est tenue de mars à mai 2010, occupait plusieurs étages du MoMA, la plupart dédiés aux premiers chapitres de la carrière de l’artiste. Mais l’événement de cette rétrospective était la nouvelle performance de l’artiste : deux chaises face à face, l’une accueillant l’artiste, l’autre le public se relayant, pour un échange, les yeux dans les yeux, en silence. Durant trois mois - chaque jour d’ouverture - l’artiste est restée quotidiennement assise sept heures et demi sans manger, boire, ou se lever, un exploit d’endurance mentale et physique ; un défi, même, pour une habituée de ce type de performances. L’expérience se révèle un surprenant facteur de rassemblement social, brassant des personnes de tous âges, de toutes origines, de toutes catégories. Conséquence du « dialogue direct des énergies » entre Marina Abramović et le public, l’émotion devient palpable : certains fondent en larmes, d’autres s’illuminent de sourires transcendants. En tout, près de 750 000 personnes ont assisté à la performance.





Polyphonie plastique
Exposition Paul Klee Polyphonies